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8 juillet 1972 : Alain Colas pulvérise le record de la Transat anglaise entre Plymouth et Newport. Sur Pen Duick IV, un trimaran acheté à Eric Tabarly qui deviendra Manureva, il le fait passer des 25 jours 20 heures et 33 minutes signés par Sir Francis Chichester, à 20 jours 13 heures et 15 minutes.
6 ans de la vie d'un film
En écho à cet exploit, en 2012, 40 ans plus tard, le tournage du film "Alain Colas, rêves d'océan", documentaire de 52 minutes rendait hommage à ce navigateur émérite en s’appuyant sur l’anniversaire de sa première grande victoire, une course en solitaire mythique qui révéla un homme à part dont le destin tragique reste encore fortement ancré dans l’esprit du grand public. En novembre 1978, Alain Colas disparaissait en mer, au large des Açores, alors qu’il était en tête, à bord de Manureva, de la première édition de la Route du Rhum.
En novembre 2018, l'évènement "Un jour Manureva..." rend hommage, 40 ans plus tard, au navigateur clamecycois en rediffusant le film "Rêves d'océan", là où il a été présenté pour la première fois en avant-première, en janvier 2013, à la salle polyvalente de Clamecy.
"Alain Colas, rêves d'océan" raconte la trajectoire personnelle unique d’un gamin de Clamecy, sous-préfecture de la Nièvre, qui rêvait d’absolu. Il donne la parole à ses proches, enquête, revisite les lieux, interroge des grands témoins, décode des archives audiovisuelles, retrouve des documents peu connus pour retracer le chemin de vie d’un aventurier du XXème siècle probablement nourri, dès l’enfance, par les fantastiques épopées des livres de Jack London, d’Antoine de Saint-Exupéry ou de Jules Verne.
Résolument placé sous l'angle humain, "Alain Colas, rêves d'océan" a pour intention, au-delà des clichés réducteurs, de faire mieux connaître la trajectoire d’un marin d’exception et de défi, homme d’entreprise et de communication, grand aventurier du XXème siècle, pionnier de la voile et du sport moderne qui a su innover dans le respect des traditions et tout mettre en oeuvre pour aller au bout de ses rêves... d’océan.
Episode 6
UN JOUR MANUREVA...
Tabarly / Colas, je l'aime, lui non plus
Dans le sixième épisode de l'émission "Un Jour Manureva..." découvrez le témoignage de Jean-François Colas sur l'admiration que son frère portait à son maître à naviguer et néanmoins concurrent, Eric Tabarly.
"Alain Colas rêves d’océan» a été écrit et réalisé par Eric Le Seney, produit par Injam Production, France Télévision / France 3 Bourgogne et l’INA avec la participation du CNC et de la Région Bourgogne. Le DVD a reçu l’aide de la ville de Clamecy, de la Communauté de Communes des Vaux d’Yonne, du Conseil Général de la Nièvre et du Crédit Agricole Centre Loire. Depuis sa première diffusion sur France 3 Bourgogne fin janvier 2013 «Alain Colas, rêves d’océan» a été diffusé plus de 20 fois sur le réseau France 3 Régions.
Il a été édité en DVD et retenu dans les sélections du festival mondial du film de mer de Dunkerque (Ecrans de la Mer), du Festival du film d’aventures de La Rochelle et du Festival international du film d’aventure de Dijon (Les Ecrans de l’aventure) où il a obtenu une mention spéciale du jury présidé par Thierry Robert qui a voulu mettre en exergue l’esprit d’Alain Colas et son message de liberté.
Le film a aussi obtenu un coup de coeur du jury aux Prix "Mémoires de la Mer" de Rochefort (les bâtisseurs de l'Hermione) et fait partie de la sélection du Mois du Documentaire 2013. Dans ce cadre, il a été diffusé en novembre dans 12 villes de Bourgogne dont Gevrey Chambertin et Avallon.
La photo emblématique du documentaire "Alain Colas, rêves d'océan" qui apparait au début et à la fin du film et sur la jaquette du DVD a été prise par Jo Gauthier, photographe de Saint-Malo, au départ du Tour du Monde en solitaire d'Alain Colas en 1973 sur Manureva.
LE DÉBUT DU FILM "ALAIN COLAS, RÊVES D'OCÉAN"
L'HOMMAGE CHEZ MARC MENEAU
Le maître cuisinier Marc Meneau qui a été le complice d’Alain Colas à l’internat du lycée Jacques Amyot d’Auxerre dans leurs jeunes années a réuni à l’automne 2013 ses amis dont Olivier de Kersauson en son fief gastronomique de l’Espérance à Saint Père sous Vézelay. Au menu : une soirée hommage avec projection de «Alain Colas rêves d’océan», discussion puis dégustation de délicieuses saveurs marines. Une soirée forte qui a vu se mêler, à deux pas du Bistrot Gainsbourg, les images d’Alain Colas à bord de Manureva à la plus célèbre des chansons d’Alain Chamfort. En guise de prélude à ce moment symbolique, les convives ont pu lire le texte ci-dessous, demandé par Marc Meneau et intitulé «L’instant Manureva»
L'INSTANT MANUREVA
Juger Serge Gainsbourg, l'un des maîtres de son art qu'il appelait mineur, à la flambée télévisuelle d'un billet de banque c'est aussi scandaleux que de résumer Alain Colas au mystère de sa disparition, en novembre 1978, lors de la première Route du Rhum. En prenant une virgule pour un roman, c'est faire injure au génie humain dans ce qu'il a de plus beau, de plus originel, original, pathétique et sacré.
C'est insulter la mémoire de tous ceux, artistes, penseurs, écrivains, chercheurs ou mères de famille qui ont su, à force de créations, dépasser la nature humaine pour sublimer sa condition.
A l'instant où Eugène Riguidel, rescapé de la Route du Rhum, souffle, lors d'un déjeuner avec Jane Birkin, le nom de Manureva à l'oreille de l'homme (autoproclamé) à la tête de chou, il réunit deux destins, deux visionnaires, deux (r)évolutionnaires du faire et du dire, deux légendes mises en musique et, toujours aujourd'hui, interprétée par Alain Chamfort.
Associer, pour le film "Alain Colas, rêves d'océan" les images du trimaran et les rythmes de la mélodie qui l'immortalise, c'est donner les clés de l'hommage écrit par Serge Gainsbourg et demander humblement à Alain Colas de nous ouvrir les portes d'un tour de son monde par ses trois caps : enfance imprégnée d'aventure, sens du défi sportif et technologique, esprit pionnier, communiquant et entreprenant. Se dévoile alors la fulgurance de la trajectoire unique d'un homme hors normes qui, si le "hasard" l'avait porté au pied de l'Everest plutôt qu'en baie de Sydney, serait certainement devenu l'un des plus grands alpinistes de son époque. Alain ne naviguait pas seulement sur la mer, il fabriquait, à chaque manoeuvre, son aventure vécue. A la question : faut-il rêver pour vivre ou vivre pour rêver, sa réponse était claire. Alain Colas incarnait ses rêves jusqu'à parvenir en faire des réalités, gardait toujours un rêve d'avance et n'obéissait, au moment crucial du passage de l'imaginé dans la matière qu'à un seul mot d'ordre : "Action !".
Pour comprendre ce navigateur dit solitaire, disloquez les clichés, ré-expédiez les idées reçues, ouvrez-vous à tous les possibles de l'appel du grand large, embarquez à bord de l'oiseau du voyage... vous n'en redescendrez jamais vraiment. Là, à bord du Manureva, dans cette transe curieuse où le rêve et le réel s'apprivoisent, vous rencontrerez, éternellement protégés au coeur de la mémoire des épopées humaines, tous ceux dont on résume les oeuvres et les trajectoires à quelques effets d'annonce masquant la facilité de l'ignorance volontaire.
C'est là qu'Alain Colas, plissant des yeux pour mieux sourire à sa malice, chante avec entrain les couplets sulfureux du "69, année érotique" de Serge Gainsbourg. Là, aussi, où Gainsbourg barre enfin fièrement son Gainsborough aux creux des 40èmes Rugissants, pris en flag cap au sud, cherchant une rime en Horn en riant, sous cape, de la flagorne. Au-delà de leurs oeuvres, ce que nous ont laissé ces deux-là, c'est un appel cathartique à rejoindre Manureva, à fleur de vagues gigantesques, pour prendre de la hauteur, à hauteur d'âme. Une invite magique à nous envoler avec l'oiseau du voyage, blanc comme l'écume du jour et bleu comme l'horizon de nuit, pour toucher à l'Espérance de vivre nos rêves, de rêver notre vie et d'en écrire, nous-mêmes, les musiques et les paroles.
Eric Le Seney
Merci à Olivier de Kersauson et Marc Meneau pour ce fragment de mémoire éternelle qui avait, ce soir-là, rendez-vous avec les présents du futur.
Cette partie du site www.ericleseney.com dédié à Alain Colas a été créé et écrit par Eric Le Seney et mis en page par Stéphanie Wulle.
Textes et vidéos ©Eric Le Seney Sewels production Photos Alain Colas et archives vidéos ©Famille Colas Film "Alain Colas, rêves d'océan" a été coproduit par injam Productions et l'INA
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