• Tico Martini, la légende de Magny-Cours •
« Tico » Martini et le circuit automobile de Magny-Cours, c’est 60 ans de passion entre deux inséparables. Illustré de témoignages et d’archives, ce film prend pour fil conducteur le récit de leur histoire. Pour décoder une aventure humaine, industrielle et sportive aux enjeux sociétaux majeurs, mais aussi pour faire revivre le destin d’un temple de la vitesse ancré dans la mémoire d’un territoire. En pole position, Tico, migrant italien, mécanicien, formateur et constructeur. Juste à ses côtés, Magny-Cours, petit circuit de village devenu grand qui a accueilli, pendant 17 ans, le Grand Prix de France de Formule 1 et fait naître un technopole d’excellence. Raconter l’un, c’est raconter l’autre. C’est écrire la légende de Magny-Cours.
Si l’invention de la roue, plus de 3000 ans avant JC, a changé le monde, il faut attendre la fin du 19ème siècle pour que le véhicule à moteur provoque, à son tour, un bouleversement radical au coeur des sociétés industrialisées. La voiture est, par essence, un phénomène sociétal. Son univers (la route et ses risques, la vitesse plus ou moins limitée, le prestige façonné, l’apparence illusoire, le déplacement utile...) conditionne la vie humaine. L’automobile rend autonome et mobile, permettant de rester un maillon de la chaîne, de confirmer son appartenance au groupe social. Avec les réseaux routiers, l’économie s’accélère, le transport s’intensifie, les échanges se multiplient. Depuis qu’elle a supplanté le cheval, il y a environ un siècle, tout ce qui touche à cette conquête envahissante constitue une mémoire palpable, un support capable d’aider à interpréter les changements de nos modes de vie. Mais le thème est vaste... Où trouver un domaine d’exploration plus précis pour appréhender et rendre compte de l’impact de cette machine qui accélère tout et qui a changé les paradigmes en devenant l’un des piliers de notre vie quotidienne ? Pourquoi pas au summum de la vitesse, là où naissent... les voitures de courses ?
Toujours à la recherche de nouvelles sensations, la voiture se cherche constamment, depuis ses débuts, des lieux privilégiés pour tester les résistances de ses embrayages, de ses châssis, de ses freins ou les facultés de ses accélérateurs. Ainsi est né le sport automobile, spectacle vibrant, dangereux et fascinant mais aussi terrain d’expérimentation visant à transcender les savoir-faire, à repousser les limites techniques et humaines. C’est dans les ateliers des constructeurs, au fil des idées des créateurs et des gestes des mécaniciens, sur les pistes, au fil de séances d’essais ou dans les rétrogradages aux abords des courbes des circuits que la voiture s’est ré-inventée, déclinée sous de multiples modèles. C’est là aussi que sont nées les évolutions majeures de nos berlines ou, plus récemment, de nos SUV. Avec de réels impacts sur notre sécurité que les chiffres confirment. De plus de 260 000 accidents routiers en 1973, on est passé à environ 56 000 en 2019. C’est toujours trop, mais c’est cinq fois moins.
ERIC LE SENEY : "COMMENT J'AI CONSTRUIT CE FILM"
"Pour donner à voir et à entendre le monde du sport automobile en version intimiste, du côté des volants et des moteurs, j’ai appuyé Tico MARTINI, la légende de Magny-Cours sur deux axes qui en constituent le fil rouge.
Le premier axe, c'est l’histoire de Renato Martini, un migrant italien parti de Jersey pour se rendre à un rendez-vous de travail à Majorque qui fait, à la demande de son patron, un détour par Magny-Cours et s’y installe pour la vie. Le parcours de Tico (un surnom anglais qui a évincé son vrai prénom) est exceptionnel, fait de challenge, de coups de chance, de coups du sorts aussi... C’est le chemin d’un passionné qui a bâti sa vie autour de la course automobile, d’un circuit mythique et d’une école de pilotage, l’école Winfield. Entre Magny Cours et Renato c’est plus qu’une histoire d’amour, c’est une histoire de destins. Celui qui fait bien les choses... Ce premier axe fait intervenir Tico lui-même, mais aussi des témoins et des archives. Il sert de base au film et d’invitation à découvrir, d’hier à presque demain, les multiples facettes changeantes d’un site industrieux qui mêle industrie et ingéniosité : le circuit de Magny-Cours.
Le deuxième axe retrace l’évolution du circuit de Magny-Cours. Il entre dans ce temple voué à la voiture de courses, à la formation de pilotes et à la vitesse pour en comprendre l’envergure internationale, l’impact populaire et les enseignements socio-économiques. Né du pari insensé d’un maire passionné, il fête, fin juin 2021, ses 60 ans. Un anniversaire inscrit au programme des Classic Days, rassemblement annuel qui réunit des milliers d’amoureux des quatre roues. Parmi eux, des collectionneurs de voitures anciennes qui revisitent un siècle d’évolution de l’automobile. Les Classic Days, c’est le rendez-vous parfait pour vérifier, dans l’enceinte d’un célèbre circuit, la résonance auprès du grand public d’un patrimoine industriel, la voiture et d’une loi universelle, la vitesse. Le tout sur un demi-siècle qui a vu basculer le monde de la TV en noir et blanc de Jim Clark vers l’écran plasma couleur de Lewis Hamilton."
"COMME POUR UN LIVRE, LE FILM S'ARTICULE EN CHAPITRES"
"Pour structurer le récit à deux entrées, j'utilise un développement chronologique en 5 chapitres. Chaque chapitre développe une thématique qui s’inscrit dans une continuité logique, mais il laisse une place à l’extrapolation, à la mise en perspective et à l’analyse sociétale. Pour éviter l’écueil d’un simple discours historique trop linéaire, le film jongle avec les époques. Chaque chapitre débute par de brèves interviews faisant écho à la mémoire collective. Ces phrases d’intervenants qui apportent une interpellation, une résonance actuelle, sont pour la plupart interviewés dans l’ambiance vibrante et colorée des Classic Days.
Le chapitre 1 raconte Le temps des pionniers, la création du circuit par de véritables « fous du volant, des voitures et de la vitesse » dans laquelle Tico Martini joue un rôle majeur.. On entend des phrases comme : « On n’y croyait pas... Mettre des voitures de courses au milieu des vaches, quelle idée ! ».
Le chapitre 2, c'est Le temps des bâtisseurs qui relate, d’une part, l’essor de l’école de pilotage de Tico Martini associé à ses succès comme constructeur et, d’autre part, la décision politique d’offrir à Magny-Cours « l’un des plus beaux circuits du monde » capable d’accueillir la Formule 1. On entend : « Mitterrand aimait les Grand Travaux... il savait ce qu’il faisait et il faut bien l’admettre, il a eu raison ».
Au chapitre 3, vient Le temps des foules. On y voit la concrétisation des efforts des pionniers et des bâtisseurs, l’engouement populaire. Le circuit de Magny-Cours accueille, pendant 17 ans, le Grand Prix de France du championnat du monde de Formule 1 devant des dizaines de millions de téléspectateurs. Ce temps fort permet d’interroger Tico et ses pilotes sur l’évolution des techniques et des enjeux, comme sur la sécurité dans le sport automobile, sur leurs apports à la voiture du grand public. Ces interventions sont filmées dans l’écrin confidentiel du Conservatoire de la Monoplace. On entend : « Le Premier Grand Prix, en 1991, j’y étais... c’était de la folie, on avait jamais attiré autant de monde dans la Nièvre ».
Le chapitre 4, c'est Le temps des développeurs. Il commence avec l’arrivée de Guy Ligier qui s’associe avec Tico Martini. Ils lancent ensemble le Magny-Cours du futur qui aboutit au circuit et à la technopole actuel dans laquelle s’inscrit la reprise de Ligier Automobile par Jacques Nicolet qui construit toujours, à deux pas des ateliers de Tico, des bolides qui gagnent dans le monde entier. Serge Saulnier, le Directeur du circuit met en perspective l’évolution de Magny-Cours, son rôle majeur dans le développement de son territoire, son impact côté sportif ou sur le plan socio-économique. On entend un spécialiste : « La F1 c’était sans doute, à l’époque, au-dessus de nos moyens, ça reviendra peut-être, ou alors les Grands Prix moto qui sont plus rentables... de toute façon, le circuit a su prendre le virage et trouver son second souffle ».
Au chapitre 5, c'est Le temps du retour aux sources. On entend: « Magny-Cours a toujours été un circuit d’école, les plus grands ont été formé ici, je me souviens, Pironi, Cevert... » La caméra s’invite chez Feed Racing, la nouvelle école de pilotage de Jacques Villeneuve, pour rendre compte de l’esprit toujours vivace d’un circuit né il y a 60 ans. Sur la piste, les jeunes talents de l’école Feed Racing construisent, à leurs tours, comme le faisaient leurs glorieux aînés de l’école Winfield, un site unique devenu légendaire, comme l’homme qui l’incarne, Tico Martini.
AVANT-PREMIÈRE
LE MAKING-OF
SALON, INNOVATION ET SPORTS MÉCANIQUES 2023
TICO MARTINI AUX CLASSIC DAYS 2023