• READING - MÜNICH - 1972 •
ERIC LE SENEY : "Cet été-là a été la période la plus marquante de toute ma vie. J'ai 16 ans et je vais vivre deux évènements exceptionnels en un mois, du 11 août au...11 septembre 1972 ! Avec Simon (j'ai changé le prénom) mon meilleur ami qui est juif (ce qui a son importance dans cette histoire), je vais connaître la folie douce des hippies du Festival Pop de Reading, puis la ferveur extraordinaire de la fête olympique de Münich au coeur de laquelle je vais être interviewé par une équipe de télévision... Mais, surtout, je vais être le témoin impuissant de la folie meutrière du groupe Septembre Noir qui assassine 11 athlètes israéliens au cours d'une prise d'otages que le monde entier va vivre en direct, via les médias qui deviennent planétaires. Ce drame signe le début du terrorisme international et la fin du rêve hippie... Le 11 septembre 1972, je passe pour la première fois à la télé dans le 13 heures d'Antenne 2 qui vient juste d'accéder à la couleur ! Ces 30 jours hors du commun, j'ai voulu les raconter par écrit, exactement comme nous l'avons vécu, dans un livre à venir. Vous avez, ci-dessous, un extrait de ce récit que j'ai intitulé "La Fête assassinée"."
LA FÊTE ASSASSINÉE
Simon n'est pas tombé dans ma vie par hasard, ni moi, dans la sienne... J'aime ce type aux capacités de raisonnement hors du commun, qui pose toujours la question qu'il faut pour faire avancer le débat et puis qui s'endort en une seconde au milieu même d'une réponse supposée fondamentale.
Les vacances arrivent. L'an passé, nous avons réussi à négocier, avec nos parents respectifs, de camper trois semaines dans la plus proche station balnéaire. Cette année, le projet est beaucoup plus audacieux, et donc, plus difficile à vendre. Objectif : le festival pop de Reading, à quelques kilomètres de Londres. Il y aura Genesis qui commence tout juste à émerger, Status Quo qui débute, Rod Stewart, Mungo Jerry, Ten Years After et des dizaines de groupes pendant trois jours ! Bien sûr, ce n'est pas Woodstock, mais c'est moins loin... et puis les voyages forment la jeunesse, non ? Ouf ! Ils ont tous dit oui... Let's go ! Nous montons en stop à Cherbourg, prenons le ferry pour Southampton, rejoignons tant bien que mal le festival de Reading, vivons d'amour et d'eau fraiche puis rentrons, le coeur gorgé de toutes les musiques. Le lendemain, j'ouvre le canard. Dix lignes en page Sports et le destin nous offre une nouvelle fleur. Je fonce immédiatement voir Simon et lui montre l'entrefilet :
- Dix jours à Münich pour voir les Jeux Olympiques... pour 500 francs par personne ! Des billets pour les épreuves, la bouffe, l'hébergement, tout compris...Tu te rends compte ? C'est dingue ! Si j'avais su ça avant, on aurait annulé l'Angleterre !
Simon échaffaude déjà une brillante stratégie. Le sport, c'est pas trop son truc, mais voyager, il aime. Ses parents, ça ne posera probablement pas trop de problèmes, mais les miens... On attaque d'abord du bon côté, puis, fort de ce soutien, persuadons l'autre qu'il ne peut que prendre la bonne décision... Good-bye England, Guten Tag Deutschland !
.../...
FESTIVAL POP ROCK DE READING
... Pendant des heures, dans le car qui nous conduit vers Münich et la grande liesse olympique, les amitiés se nouent, les rires fusent, les couples se forment déjà à l'abri des sacs de couchage. Les Jeux ! Mon rêve... Le sport m'a toujours fasciné. Notre première télé noir et blanc, nous l'avons acheté en 68, pour les jeux de Mexico. Je me souviens de Bob Beamon flottant dans les airs si longtemps sur ce petit écran magique illuminant les murs de ma chambre et dépassant de plus de cinquante centimètres l'ancien record du monde du saut en longueur. Et aujourd'hui, quatre ans plus tard, un car rempli de jeunesse et d'insouciance m'emmène voir de mes propres yeux tous ces dieux du stade dont j'admire les prouesses. Je crois rêver... A l'arrivée, on nous distribue une dizaine de billets, des tickets-repas et on nous fait visiter le dortoir d'un collège... de jeunes filles où nous essaierons, en vain, de résister à la tentation. La plupart du temps, je dormirai sur le matelas de réception du sautoir en hauteur, dans le gymnase, le trouvant beaucoup plus confortable et plus intime...
Münich vibre de toutes les langues, de tous les visages, de toutes les couleurs des cinq continents réunis autour d'un même feu sacré. Partout, à la moindre occasion, la fête, les sourires et la fraternité s'installent. Dans la rue, tout le monde se parle spontanément, se renseigne, s'entraide, et sympathise. Les billets que l'on nous a donné ont déjà fait l'objet d'un troc interne à notre groupe. Certains préfèrent la natation, d'autres les sports collectifs, d'autres encore, aller n'importe où, pourvu que ce soit avec une jolie petite allemande repérée préalablement... Nous apprenons qu'à Marienplatz, au centre de la ville, on a instauré une sorte de marché noir légal où chacun peut troquer ses tickets d'entrée contre d'autres. Dans l'enceinte de barrières de chantier installées sous une magnifique façade et très surveillée par la police locale, nous nous amusons comme des fous, échangeant, marchandant, convoitant le billet miracle. Les finales et les cérémonies de clotûre sont hors de prix. Pour ma part, je décroche l'objet de tous mes désirs. Une place pour une journée d'athlétisme au coeur de ce grand stade ultra-moderne clos par d'immenses tentures qui ressemblent à des toiles d'araignée géantes et que l'on vient juste d'achever de bâtir.
Nous découvrons le métro münichois et ses codes secrets : "Nächste Station... Olympia Zentrum..."
Et puis le village olympique où se préparent activement des athlètes de toutes les nationalités ressassant la devise "Citius, altius, fortius" et se remémorant le serment olympique prêté il y a quelques jours lors de la cérémonie d'ouverture... Le seul discours sur terre qui fédère autant d'humains autour d'un fervent message de paix... qu'un envol de colombes symbolise à jamais...
Nous découvrons les bratwursts, les bockwursts, la moutarde sucrée, les pizzas des quartiers chauds et choisissons pour point de ralliement, une boîte de nuit dont les écrans géants rediffusent à l'envie les images des compétitions du jour. La course du cent dix mètres haies de Guy Drut, on a dû la voir au moins cent fois entre deux gorgées de bière et un tendre bisou à cette si blonde adolescente que l'on ne reverra jamais mais dont on se rappelera toute sa vie... en regrettant d'avoir oublié son prénom... Happé par l'ambiance des rues et des abords du village olympique, nous ne voyons que peu de choses des événements sportifs. Et puis nous n'avons pas toujours les bons billets au bon moment. Qu'importe, la fête est belle et chaleureusement folle.
Simon choisit de suivre une belle allemande aux yeux clairs pendant que j'entre enfin dans le stade mythique muni de mon seul billet pour l'athlétisme. Au milieu de cette foule, assis dans l'un des virages, sous un soleil éclatant, je profite à pleins poumons de cette communion joyeuse avec 70 000 personnes regardant les mêmes sauts, les mêmes courses, les mêmes lancers...
On me tape sur l'épaule. C'est l'un de mes compagnons de car :
- Eric, il y a une équipe d'Antenne 2 qui cherche des jeunes qui ont la tchache...Je leur ai dit que tu ferais l'affaire. Ça t'intéresse ?
J'hésite et finis par accepter de voir de près, pour la première fois, une équipe de télé...
Le cadreur me positionne dans la lumière. On me pose de curieuses questions. Je réponds ce que je pense vraiment :
- Vous savez, certains viennent ici pour crier vive Guy Drut, mais le plus formidable, ce n'est pas ça, c'est l'ambiance dans la ville, dans le stade, partout et à chaque instant.. Tout le monde fraternise, c'est génial !
Le journaliste est sympa, le cameraman aussi. Je suis assez fier de m'en être assez bien sorti. Et puis, je les oublie pour assister à la finale du 200 mètres. Le russe Borzov gagne en 20 secondes (record d'Europe) entouré de trois noirs américains et de l'italien Pietro Mennea...
Un soir, nous sommes une trentaine attablés à une immense terrasse. Autour de nous des français, des hollandais, des anglais... Tout le monde blague, offre de la bière, des cigarettes... Je ne sais qui a donné l'ordre, mais je suis le mouvement... de ce resto basket impromptu. Dix secondes plus tard, nous sommes une bonne centaine à courir dans les rues, à nous engouffrer dans les bouches de métro, à disparaitre au coin de la place, craignant d'être rejoint par un patron de brasserie furieux de s'être fait gruger.
La vie coule comme de l'eau, les journées sont suaves, les soirées sensuelles, les nuits trop courtes, les réveils difficiles... et tardifs !
.../...
JEUX OLYMPIQUES DE MÜNICH
... Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ? Dans les couloirs du collège de jeunes filles, l'atmosphère a radicalement changé... Tout le monde fait la gueule ! Je ne tarde pas à comprendre. On me tend un tabloïd anglais. Nous sommes le 5 septembre. Dès 4h30, un groupe de huit terroristes a pris en otages, des athlètes israëliens ! Au coeur du village olympique ! En l'espace de quelques minutes, la vie a basculé. La fête s'est transformée en cauchemar, l'allégresse en angoisse, le bonheur en amertume. Les rues sont vides, les journaux en deuils, plus de passants... que des zombies ! Nous sommes tous sous le choc ! Notre groupe implose en silence, se sépare, s'éparpille...
Je prends le métro en milieu de journée pour rejoindre le centre olympique. Toutes les compétitions sont arrêtées. Ce début du mois de septembre si ensoleillé est maintenant devenu le plus noir de l'histoire des Jeux et des hommes. Derrière le grillage qui cerne le village, j'aperçois au loin les bâtiments où sont retenus les otages. On me prête des jumelles, me montre un point noir au sommet d'un immeuble. C'est un membre de la brigade anti-terroriste, armé d'un fusil et masqué d'une cagoule qui surveille, impassible, les fenêtres muettes qui lui font face.
Notre groupe se reconstruit en fin de journée. Les langues se délient. Nous ne comprenons pas grand chose, du haut de nos seize ans, à ce qu'il se passe vraiment. Ces Jeux Olympiques devaient sceller l'avènement d'une ère européenne nouvelle restant à construire par notre génération. En s'appuyant sur le symbole de Jesse Owens qui gagna quatre fois devant Hitler, les JO 1972 revenaient en Allemagne pour servir de catharsis à ceux de 1936. Simon, s'il garde sa désinvolture habituelle, n'en est pas moins profondément touché. Pour les autres, Israël, la Palestine, le terrorisme, c'était, jusqu'à présent, des articles, des photos, des images venues de trop loin pour nous atteindre vraiment... Frappés de stupeur au coeur d'un événement majeur, alors que la terre entière nous regarde, nos propres émotions ne se relèvent pas de ce passage trop brusque du rêve à la réalité... Nous en sortons hébêtés, transformés et... encore plus solidaires.
Le drame trouve son épilogue sanglant. Bilan : 11 athlètes israéliens, un policier allemand et cinq terroristes sont morts, les trois autres terroristes ont été capturés. Les organisateurs de notre voyage décident de décaler notre retour. Les Jeux interrompus ne veulent pas plier sous la menace.
Le 6 septembre, une cérémonie solennelle rend hommage aux 11 athlètes israéliens victimes de l'attentat. Nous sommes tous dans les gradins de l'immense stade olympique de Münich, communiant tristement en écoutant les discours qui se succèdent. Des haut-parleurs sortent des messages de paix, d'universalité et de réconciliation. Sur le vert du stade, des drapeaux flottent. Une immense tristesse m'envahit. Je pense à tous ces sportifs sacrifiés qui n'avaient demandé au monde que de participer. Je pense à tous ces conflits éternels que les religions entretiennent, en Irlande, au Moyen-Orient ou ailleurs... Je pense à tous ces gens qui prennent pour une tare d'avoir un copain juif ou un cousin arabe... Je me demande, si, dans ma ville, en haut de ma cathédrale, les corneilles chantent toujours le même chant pour les victimes que pour les coupables... Si ces bombes américaines de 1944 sifflent encore à leurs oreilles avant d'aller tuer aveuglément des français enfermés dans une prison pour avoir résisté au nazisme et des soldats allemands qui n'avaient rien de Waffen SS. Une bombe, c'est jamais bien intelligent. Pour s'appeler Enola Gay, pas besoin d'avoir inventé la poudre, juste de détourner l'immense découverte d'un grand savant et de décider d'en faire Hiroshima. On m'a appris à aimer les hommes, pas les oriflammes. A ne pas les distinguer sur la couleur de leurs peaux, mais par la grandeur de leur âme. Et je me refuse à faire de tout un peuple le bourreau et de tout un autre le martyr...
Simon et moi sommes rentrés de Münich plus proches et plus matures.
Le 11 septembre 1972, j'arrive à peine d'Allemagne et me précipite sur la télé. Il est treize heures passées, le journal égrène ses mauvaises nouvelles. On y parle bien sûr des Jeux Olympiques, gravement, puis plus légèrement :
- L'une de nos équipes a recueuilli, sur place, quelques témoignages de français qui ont vécu cet événement...
Défilent plusieurs personnes... et je m'entends, me découvrant pour la première fois à la télé, le cheveu long mais l'oeil convaincant, prononcer trois petits mots subtilement isolés de leur contexte :
- Vive Guy Drut !
Ce fut mon premier contact avec l'univers du journalisme et de la télévision. J'ignorais totalement, à cet instant précis, perdu à maugréer contre toutes les manipulations, que j'en ferai plus tard, mon métier. En prenant toutefois bien garde de m'installer derrière les caméras et les tables de montage !
Un an plus tard, je repasse par l'Allemagne avec Simon. En transit pour la Grèce, nous sommes contraints de dormir toute une nuit dans nos sacs de couchage dans le hall glacial de la gare ferroviaire de Münich. A peine sommes-nous allongés qu'un vieillard me tape de sa canne sur le pied en vociférant :
- Vous les américains, retournez chez vous ! Vivement qu'Hitler revienne !
Quelques passants l'insultent, puis l'éloignent...
Le lendemain matin, très tôt, nous prenons un café et quelques croissants en attendant le départ de notre train.
Un grand type d'une soixantaine d'années, aux cheveux blancs et yeux d'un bleu aussi clair qu'inquiétant, me fixe étrangement, planté à une vingtaine de mètres devant nous. Simon ne le remarque pas. Je n'ose lui en parler.
L'homme disparait dans la cohue. Quelques minutes plus tard, je me dirige, seul, vers les toilettes de la gare et m'engage dans de vastes escaliers menant au sous-sol. L'homme est là, quelques pas derrière moi. Son regard dur me toise, m'observe et semble me disséquer centimètre par centimètre... Je me dis que ce vieil homo, même s'il possède encore une certaine prestance, ne court sûrement pas le cent mètres, comme moi, en un peu plus de onze secondes et que je ne risque rien. J'arrive au lavabo, m'apprête à me laver les mains quand j'entends une voix de stentor rugir, en allemand, derrière mon épaule :
- Vous êtes un pur aryen ! Il faut reprendre le flambeau, jeune homme ! Vous êtes un pur aryen, je vous le dis... Il faut reprendre le combat !
Il me fixe encore un instant, droit dans les yeux, comme s'il voulait m'insuffler quelque sortilège maléfique puis s'engouffre dans l'escalier et disparait à jamais... Je remonte, perdu dans mes pensées, vers le hall de la gare, rejoint Simon et lui raconte l'histoire. Il conclut en un sourire :
- Il y a des cons partout...
Et puis il rigole :
- C'est vrai que tu as un faux-air de bon aryen...
Pourquoi faut-il que les hommes écoutent toujours ceux qui exploitent leurs détresses ? Qui leur tendent les cagoules de la haine pour seul catharsis de leurs peurs avant de leur désigner l'autre, le noir, le juif, le musulman, le jaune, le rouge, le cathare, le protestant, et tant d'autres... comme seuls responsables de leurs misères... Que la vie t'accompagne, Simon... Toi et les tiens... Puisse ces mots parler à ton âme pour qu'elle efface de ta mémoire la douleur du souvenir des malheurs qui t'ont frappé plus tard...
• 1983 : LA CHASSE AUX TRÉSORS •
Alors que je sors tout droit de quatre ans d'études d'Éducation Physique et Sportive avec un échec au CAPEPS final, je deviens maître-nageur et moniteur de ski tout en commençant à faire du journalisme (sans le savoir puisque je n'ai pas encore de carte de presse) comme correspondant du quotidien Ouest-France. C'est à ce moment-là que ma femme, Christine, passionnée de voyages qui deviendra directrice de croisière sur les plus grands paquebots, me persuade de participer à une émission culte de l'époque La Chasse aux Trésors animée par Philippe De Dieuleveut, Elsa Manet et Didier Lecat. Après une sélection rigoureuse aux Champs-Elysées dans les bureaux de la production, nous avons été retenus et nous sommes retrouvés une demi-journée dans un studio parisien pour tenter, en deux heures , aidés par Philippe à bord de l'hélicoptère de l'émission, de résoudre trois énigmes concernant le territoire de Ziguinchor en Casamance, province du Sénégal. Une participation fructueuse puisque nous sommes repartis avec deux questions trouvées et... 7 000 francs qui nous ont permis d'acheter une voiture d'occasion plus sûre que la précédente !
Dans le studio de Boulogne, à deux pas du terrain vague où l'on installera bientôt Canal +, j'ai découvert mon premier plateau de télévision avec son décor impeccable et puis, derrière les caméras, se mouvant dans la pénombre, un monde grouillant de sondiers, de chefs opérateurs et de producteurs, se frayant un chemin au milieu des câbles, des lumières et des pieds de micros... Tandis que je joue avec Philippe qui court au coeur de la savane de Casamance pour résoudre les énigmes, je ne peux évidemment pas imaginer que je ferai de la télévision mon métier et que je connaîtrai bien d'autres plateaux aux spots aveuglants mais en restant, la plupart du temps, derrière les caméras !
Notre ami Jean-Jacques Fauquette, avec Elsa Manet et d'autres passionnés de l'émission, préservent la mémoire de cette prouesse technique à l'époque produite par Télé Union et, bien sûr, celle de Philippe De Dieuleveult que je n'ai jamais vu mais avec lequel j'ai parlé pendant deux heures à plus de 4000 kilomètres de lui. Vous pouvez retrouver l'interview que Jean-Jacques m'a accordé, en octobre 2007, pour expliquer les conditions du tournage sur un site très documenté en cliquant sur ce lien : Site de la Chasse aux Trésors
LA CHASSE AU TRÉSOR, Diffusion sur Antenne 2 le 29 mai 1983