• TRAINS DE BOIS POUR PARIS •
De François 1er à l'aube du XXème siècle, les forêts du Morvan ont fourni Paris en bois de four et de chauffe, une énergie aussi prépondérante que le pétrole d'aujourd'hui. Les enjeux étaient simples : pas de bois, pas de four, pas de four, pas de pain et pas de pain... c'était la révolution !
Pour éviter une pénurie redoutée par tous les régimes politiques, alimenter les besoins toujours croissants de la capitale et s'enrichir au passage, les puissants marchands de bois parisiens, prosaïquement surnommés "Le Commerce", vont encourager l'aménagement d'une immense forêt vierge et l'essor d'un flottage de bûches véhiculé par des trains de bois étonnants d'ingéniosité.
De Château-Chinon à Paris, ils vont participer ainsi, pour assurer un commerce fluvial emblématique et crucial, à la mise en place d'une organisation minutieuse et d'une épopée humaine sans pareille, celle des flotteurs de la Nièvre qui révèle, souvent avec en temps d'avance, les évolutions sociales de trois siècles d'histoire de France.
Depuis l'arrivée d'un premier radeau au quai des Célestins en 1547 jusqu'au triomphe du charbon à la fin du 19ème siècle, durant 14 générations, des milliers de personnes vont unir leurs efforts pour fournir toujours plus de trains de bois pour Paris !
ERIC LE SENEY : " CE FILM EST ENTRÉ DANS MA VIE GRÂCE À UNE STATUE "
"La première fois que je suis entré à Clamecy en 2004, deux choses m'ont interpellé. D'abord, l'enseigne de la faïencerie Colas dont on m'a expliqué qu'elle appartenait à la famille d'Alain Colas ce qui a donné le documentaire "Alain Colas, Rêves d'océan" diffusé sur France 3 Bourgogne en 2013. Et puis une statue, sur le pont de Bethléem, celle d'un flotteur inconnu, armé de son croc, rappelant fièrement plus de trois siècles d'une histoire locale que j'ignorais complètement mais qui m'a parlé d'emblée.
Ma rencontre avec Jacques Dupont, historien clamecycois incontournable sur le sujet, m'a imposé l'idée qu'il fallait faire un film de l'épopée du bois du Morvan, élément vital désigné, comme les nourrices morvandelles ont donné leur lait à la noblesse parisienne, pour alimenter Paris en bois avec les conséquences les plus terribles en cas de pénurie. Dans la Nièvre, les flotteurs ont écrit une histoire capitale, née dans de belles forêts sauvages pour éclore dans les âtres des rois, des empereurs, des présidents comme dans les fours des boulangers. Si les axes fluviaux ont toujours été des vecteurs de pouvoir, la saga du bois flotté sur l'Yonne et la Seine en a été un exemple majeur, comparable aux gabarres de la Loire ou de la Garonne, qui a généré des enjeux socio-politiques équivalents à ceux que le charbon, le pétrole ou le nucléaire ont pu ou continuent de susciter. Faire revivre la mémoire des compagnons de rivières et de leurs trains, c'est raconter la vie de quinze générations d'hommes, de femmes et d'enfants qui ont vécu du bois du Morvan. C'est ramener à la surface des réalités humaines oubliées, des stratagèmes, des inventions, des conflits d'intérêts, des luttes sociales qui ont forgé la culture et l'évolution d'un territoire fluvial qui relie Chateau-Chinon à Paris. C'était, de plus, le bon moment pour le faire puisque les traditions ancestrales connaissent, à juste titre, un regain d'intérêt général qui s'appliquera pleinement, grâce à ce film, dans la Nièvre et dans l'Yonne, à l'épopée particulière des flotteurs morvandiaux."
"J'AI VOULU RETROUVER L'AXE NATUREL DU FLEUVE"
"Château Chinon/Paris, c'est une trajectoire rendue célèbre par François Mitterrand qui n'oublia jamais que la Nièvre le nomma député, lui ouvrant ainsi les portes d'une carrière nationale. Bien avant de devenir président, il souhaitait valoriser ce parcours du sud de la Nièvre à la capitale passant par Clamecy et Auxerre qui suit naturellement le chemin de l'eau, mère de l'humanité, berceau des premiers villages, écrin des villes capitales.
Partant des ruisseaux du Morvan, continuant par la rivière de l'Yonne, flirtant avec le Canal du Nivernais puis finissant par le fleuve Seine, cet axe naturel a offert son flot aux millions de bûches et aux milliers de trains de bois voués à approvisionner Paris, apportant une matière première vitale aux feux de ses fours, créant, pour aujourd'hui, une richesse culturelle à préserver pour offrir à l'avenir un patrimoine intact.
Je voulais que Trains de bois pour Paris soit écrit et réalisé dans cet esprit pour remettre une histoire bourguignonne forte à sa juste place dans la mémoire collective régionale et nationale, sans oublier qu'elle fit naître le premier prolétariat de l'histoire de France. Je voulais aider à identifier l'influence prépondérante des axes fluviaux navigables français, encourager à les redécouvrir, en particulier le Canal du Nivernais qui est né du flottage et qui est aujourd'hui dédié à la plaisance. Je voulais montrer les survivances de la mémoire des gens de rivière, rendre hommage à l'ingéniosité humaine, à sa capacité à utiliser les éléments naturels. Il fallait donner à voir et entendre, en compagnie des dernières personnes à en détenir les secrets, la mémoire de techniques ancestrales menacée de disparition, accompagner les efforts mis en place pour (re)forger l'image d'un territoire qui suit l'eau vers le fleuve.
Ce film avait aussi pour vocation de faire retrouver la mémoire des trains de bois aux parisiens, de l'offrir aux passionnés de l'histoire de la capitale, de faire revivre, en décodant des documents et des tableaux anciens, l'ambiance fluviale de la première ville de France qui fut durant plusieurs siècles centrée sur la Seine et totalement dépendante du bois qui était, alors, aussi précieux que le pétrole aujourd'hui."
• FLOWER PEOPLE •
Des roseraies de Bagatelle aux halles de Rungis, du jardin Botanique d’Auteuil aux boutiques du centre parisien, des passionnées, les Flowers People, ont choisi de vivre au plus près de leur vrais natures… au milieu des fleurs. Unis par l’amour du végétal, ils travaillent chaque jour à embellir la ville lumière pour nous offrir un zeste d’harmonie et quelques brins de beauté.
Au fil d’un voyage urbain servant de virgules visuelles et de temps de réflexion, le film emmène le spectateur dans cinq lieux privilégiés, à la rencontre de cinq personnages forts, spécialistes du végétal et du monde des fleurs.
Créateur d’art floral, botaniste, fleuriste, horticulteur, jardinier… ces passionnés des mystères de la nature, vivent au rythme des saisons pour mettre dans nos vies couleurs, parfums, semences et floraisons. Aux serres d’Auteuil ou à Bagatelle, leur savoir-faire offre aux franciliens à la fois le plaisir des sens et une leçon permanente de philosophie. Peut-on vraiment imaginer un monde sans fleurs ? Qui sont ces Flower People, artisans des fleurs d’Île de France ? D’où leur vient et comment cultivent-ils leurs passion pour les semailles et les moissons, pour la préservation d’un patrimoine à la fois éternel et éphémère ? Quelle est leur histoire et quels sont les lieux dans lesquels ils évoluent ? Quels sont leurs jardins secrets, leurs techniques et leurs conseils pour mieux cultiver notre jardin, mieux faire éclore les pétales de nos rêves ? A deux pas du périphérique parisien, ce film propose une promenade calme et sereine dans un univers parallèle, celui où chaque graine attend patiemment de devenir une fleur.
Production Injam Production. Retrouvez ce film en DVD et VOD sur Capuseen Flower People
• LE CANAL DU NIVERNAIS •
De Decize à Auxerre, au fil des paysages magiques du Canal du Nivernais, cet épisode de la série Pourquoi chercher plus loin créée par France 3 emmène le spectateur à la découverte de personnages qui y vivent et le font vivre au quotidien pour mieux aller, en compagnie d'un spécialiste, à la rencontre de son histoire.
Il invite à une promenade visuelle inédite ponctuée, à chaque escale, de l'interview d'un acteur passionné du "plus beau canal d'Europe" qu'il soit éclusier, responsable de la gestion de l'eau, hébergeur ou écrivain...
Ce voyage aérien, esthétique et ludique prend l'eau comme fil conducteur pour passer d'une rive à l'autre : évoquer, d'une part, les événements qui ont accompagné la genèse et l'évolution d'un axe fluvial étonnant et raconter, d'autre part, la vision d'aujourd'hui des "gens du canal" sur leur territoire et leur passion.
ERIC LE SENEY : "JE VOULAIS FILMER LES 16 ÉCLUSES DE SARDY !"
"Originaire des plages immenses du Cotentin, bercé, enfant, par les grandes marées atlantiques et les récits des vikings et des terra neuvas, je n'avais a priori pas vocation à m'intéresser plus que par courtoisie à un canal de la Nièvre grand d'une dizaine de mètres de large dont les eaux d'un calme constant me semblaient plus propices à faire rêver un promeneur solitaire qu'à lui proposer la grande aventure. Belle erreur. Cette voie d'eau a elle-aussi des sirènes dont les chants sont aussi attachants que ceux d'Ulysse en Odyssée. Ce sont sans doute de doux sortilèges qui m'ont donné envie de le connaître mieux, de savoir qui (quand, où...) l'avait fréquenté. Je n'ai pas été déçu, les sirènes savent attirer leur monde.
Il y avait là des personnages, des édifices, des événements, tous aussi fascinants les uns que les autres... bref, des histoires à mettre en images et en sons. C'est de cet envoûtement que sont nés mes films : Alain Colas, rêves d'océan et Trains de bois Pour Paris. Restait à rencontrer vraiment les sirènes et à décoder leurs chants. Et puis, un jour, à Port-Brûlé, j'ai voulu voir l'échelle de 16 écluses de Sardy qui prolonge les voûtes majestueuses de La Collancelle. On m'a expliqué qu'il n'y avait qu'un moyen de les voir toutes... À vol d'oiseau ! Les sirènes m'avaient passé le message ! Pour bien comprendre le canal, il fallait prendre de la hauteur".
• LES LACS DU MORVAN •
Depuis des siècles, le massif du Morvan pousse l'imagination des hommes à transformer ses bois et son eau pour créer de l’activité économique. De ce dialogue entre l'humain et le naturel sont nés les grands lacs du Morvan. Abrités derrière de solides ouvrages artificiels construits avec le granite local, ils se sont, avec le temps, fondus dans le paysage pour devenir plus vrais que nature.
Dans le Morvan des lacs et de leurs barrages, on invente aujourd'hui encore de nouvelles méthodes pour utiliser la force des torrents et les troncs des forêts, les façonner de manière originale et puis les offrir aux goûts du jour.
En trois générations, la famille Marchand est passée du sabot artisanal au rang de leader du support de sapins... Noémie et Aurélien ont lancer leur société de rafting du côté des lacs de Chaumeçon et du Crescent... Sur les berges du lac de Saint-Agnan, Sébastien propose des randonnées à vélos tous terrains au coeur de reliefs étonnants de verdure... Odile dirige le barrage de Pannecière et régule le cours des eaux pour les mettre au service des hommes... Rebecca connaît tous les secrets du lac des Settons né d'un barrage historique qui permit de lancer le tourisme dans cette région oubliée... Un lac de légende sur lequel Jean-Philippe pilote son bateau de croisière... Tous ont fait le pari de composer et de travailler avec un environnement qui sort des sentiers balisés. De vivre en plein air, sur les hauteurs et loin du vacarme des villes.
Cet autre épisode de la série de France 3, Pourquoi chercher plus loin, vous emmène au fil de l'eau et au coeur des forêts à la rencontre de ces femmes et de ces hommes pour donner à voir et à entendre à la fois leurs passions pour leurs activités et leur attachement à ce bout de France étonnant que l'on appelle Le Morvan des lacs.